• Bezonvaux aux XVIII et XIX siècles

    Après la période révolutionnaire qui n'est pas sans apporter quelques troubles, Bezonvaux connaît dans l'ensemble une période de prospérité. Les invasions de 1792, 1813/14 et 1815 ne semblent pas avoir laissé de traces. Le XIXe siècle est marqué par un accroissement de la population qui atteint 317 habitants en 1851. La commune peut financer différentes acquisitions ainsi que des travaux et elle n'est concernée que par un conflit, la guerre franco-allemande de 1870/71 : apparemment, celle-ci ne cause que des préjudices mineurs aux biens sans provoquer de dégâts.Bezonvaux aux XVIII et XIX siècles

  • En ce qui concerne l'organisation du culte catholique, Bezonvaux est jusqu'en 1793 l'annexe de Beaumont. Le village est desservi par un vicaire qui loge au presbytère de ce village, dans la chambre construite au frais de la commune de Bezonvaux. A partir de cette année et pendant dix ans, il semble que le culte catholique n'ait pas été assuré dans ce village, au moins officiellement.Cette situation est la conséquence des événements révolutionnaires. Le 2 novembre 1789, les députés votent la nationalisation des biens de l'Eglise. Puis un Comité ecclésiastique rédige la Constitution civile du clergé et la soumet à l'Assemblée constituante. Le 12 juillet 1790, celle-ci adopte le texte. Dorénavant, les évêques doivent être désignés par les électeurs de leurs paroisses. En revanche, les curés sont invités à prêter serment d'être fidèles à la Nation, à la loi ainsi qu'au Bezonvaux aux XVIII et XIX sièclesroi, et de respecter la constitution en vigueur.
    Il est ignoré quelle a été l'attitude du dernier curé de Beaumont-Bezonvaux. Celui-ci, nommé Marie-Alexis Person et affecté en 1787, assure son ministère jusqu'en 1793. Ensuite, on ne sait plus rien de lui. En revanche, on connaît le sort de son vicaire, Claude Varin : pour une raison inconnue, il est interpellé à Fromezey le 19 mars 1794, à la fin d'un office. D'abord incarcéré à Bar le Duc, il fait partie du neuvième convoi de prêtres déportés sur les pontons de Rochefort, en même temps que l'abbé Delattre d'Ornes arrêté le 29 mars 1794. Ce dernier, arrivé sur le même lieu de déportation le 12 juin suivant, décède le 4 septembre après avoir rétracté son serment et il est enterré dans l'île Madame.
    En tout état de cause, l'exercice du culte s'étant 'arrêté en 1793, il reprend ulté¬rieurement grâce à la loi du 30 mai 1795 qui l'accepte sous certaines conditions, puis celle du 23 avril 1796 autorisant à nouveau les offices dans les églises. C'est alors qu'un nouveau curé, Toussaint Thiébaut, arrive à Ornes : en 1803, il prend en charge Bezonvaux devenu une annexe d'Ornes sur le plan religieux.


  • Depuis l'ouverture d'une classe à Bezonvaux, le lieu où elle se tient est inconnu. En 1824, la municipalité projette d'acheter une maison pour la transformer en une école incluant le logement du maître.

    Le choix se porte sur un immeuble appartenant aux héritiers Féré et, le 29 juin 1825, l'achat pour une somme de 1 500 francs est décidée par le conseil municipal. En outre, des travaux pour un montant de 4 300 francs y sont nécessaires, notamment la réfection de la « chambre à four» de l'appartement prévu pour le maître. Lors de l'examen du projet par le conseil municipal, celui-ci rejette l'idée de faire construire une bergerie pour ce maître (ce qui amène à penser que, pour assurer sa subsistance, il est obligé d'avoir un second emploi). Néanmoins, l'intégralité du projet est adopté. Il est ensuite agréé par le sous-préfet de Verdun le 16 novembre 1826. Les travaux sont réalisés par Joseph Renaux, de Vacherauville, deux ans plus tard.


  • Bien qu'il n'y ait aucune attestation du passage de formations allemandes à Bezonvaux au cours de l'invasion de 1870, il serait exceptionnel que le village ait échappé à des mouvements de troupe ou simplement à des reconnaissances.

    En effet, la 5e division de cavalerie (5.Kav.D.) est à Etain le 22 août : elle appartient au détachement d'armée créé le 19 août 1870 après les batailles autour de Metz, à partir d'éléments de la 3' armée allemande. Au sein de ce détachement, qui est connu sous le nom d'armée de la Meuse et se met en marche vers l'Ouest, le Xlle corps d'armée est à Jeandelize le 22. II apparaît devant Verdun le 24 et sa 23' division d'infanterie débouche des Hauts-de-Meuse à l'est de la ville. Un bataillon de cette grande unité saxonne s'avance jusqu'au Faubourg Pavé, tandis que les hauteurs autour de la ville se couvrent d'artillerie. Le 25, la 5.Kav.D. est dans la région de Damvillers, avec un régiment qui incendie Lamouilly dans la nuit du 25 au 26. Le 27, le reste de l'armée de la Meuse continue son mouvement sur Damvillers et occupe les ponts de Dun et Stenay. Au soir de ce jour, le IIe corps, venant de Metz, couche à Étain et aux environs.
    Après la surprise du 24 août, le siège en règle de Verdun est organisé par les Allemands qui se renforcent après la capitulation de Sedan. Evidemment, les assiégeants se répandent dans la campagne aux alentours et font supporter aux populations une partie des charges de ce siège. Un recensement effectué en 1873" montre que 68 familles de Bezonvaux - qui compte alors 248 habitants - ont subi des pertes au cours de la guerre de 1870/71, sous la forme de réquisitions en nature, logement et nourriture de troupes, pillages et dommages de toute nature. La commune a même été frappée d'une amende de 6 203 francs en raison de l'action de francs-tireurs dans la région. Au total, les pertes causées par l'invasion se montent à 19 878 francs de l'époque.