• L'eglise

    Le bâtiment voué au culte catholique et existant en 1914 date du milieu du XIXe siècle, époque à laquelle l'église du siècle précédent est reconstruite.

    Bezonvaux : La survie dans la mémoire

    Bezonvaux : des communiantes devant l'église, sans doute les années précédant la guerre; à droite, l'escalier descendant vers la Grande Rue

    En 1803, la paroisse de Bezonvaux est jumelée avec celle d'Ornes et, simultanément, l'exercice du culte reprend pleinement conséquence de la promulgation solennelle du 18 avril 1802 du Concordat, âprement négocié entre le Saint-Siège et le Premier Consul Napoléon Bonaparte puis signé le 15 juillet 1801. L'église de Bezonvaux est alors en mauvais état. En outre, elle ne comporte ni mobilier ni objets de culte : il est loisible de penser qu'à l'instigation de Bô, représentant pour le district de Verdun du Comité de salut public, elle en a été dépouillée en novembre-décembre 1793, comme tous les édifices religieux de cette région. En effet, en 1822, la municipalité intervient auprès du préfet de la Meuse pour obtenir le "strict nécessaire". En 1824, le conseil municipal prend une décision en vue de faire poser une horloge sur la tour de l'église ; les travaux seront effectués par Monsieur Grandjean, artisan à Fromezey. Le projet est agréé par le préfet le 18 septembre 1830. L'année suivante, des bancs sont confectionnés et l'autel est restauré.
    En 1846, le conseil municipal étudie un projet plus ambitieux, la réalisation d'un nouvel édifice religieux, car l'actuel « pêche par défaut d'étendue et de convenance » . La construction, entreprise en mai 1847, est terminée en mai 1848. Le bâtiment est implanté à la place du précédent mais orienté Nord-Sud au lieu d'Est-Ouest. Il est entouré par le cimetière, lequel est clos par un mur. La sortie vers la Grande Rue se fait par un escalier ; il faut alors franchir une passerelle, reconstruite en 1849, permettant de traverser le ruisseau qui court le long de cette voie.

    Bezonvaux : La survie dans la mémoire

    Bezonvaux : façade de l'église au printemps 1916

    L'intérieur de l'église est décoré par quelques statues : une Jeanne d'Arc (offerte par les paroissiens en avril 1914), une Vierge, un Saint-Gilles (patron du village, dont la fête donnait lieu à des réjouissances le premier dimanche de septembre), un Saint-Nicolas, une Sainte-Scholastique et une Sainte-Claire d'Assise portant une monstrance (un ostensoir). Celle-ci, fêtée le 11 août, est en Lorraine la patronne des lavandières qui, autrefois, formaient une profession reconnue et indispensable dans la vie des communautés villageoises. La tradition veut qu'en 1241, la sainte ait brandi une monstrance devant les Sarrasins tentant de s'emparer d'Assise : à la vue de l'objet et de ce qu'il représentait, ceux-ci s'enfuirent. Quant à sainte Scholastique, la croyance populaire lui attribue le pouvoir de guérir certaines maladies infantiles, notamment les convulsions. Ce culte vient certainement du lien unissant Bezonvaux à l'abbaye de Juvigny. En 874, la reine Richilde, fondatrice de cette communauté, a obtenu de l'évêque du Mans qu'elle soit la gardienne d'une partie des restes de sa sainte patronne. De nos jours, ces reliques sont encore vénérés dans l'église paroissiale de Juvigny-sur-Loison.En 1885, celle de Bezonvaux est remise en état. C'est aussi l'année où deux cloches sont baptisées, le jour de Pâques, par l'abbé Erard du Petit séminaire de Verdun. L'une, la plus grosse, retrouve sa place à Bezonvaux : fêlée, elle a été refondue et accordée en sol par l'atelier Farnier de Mont-devant-Sassey. La plus petite, fabriquée par le même fondeur et accordée en la, est offerte par les paroissiens.
    Jusqu'à la Grande Guerre, l'église de Bezonvaux reste entourée par son aïtre; ce cimetière n'est pas transféré à l'extérieur de l'agglomération comme c'est souvent le cas depuis le XVIIIe siècle dans d'autres communes. Sur le côté ouest du mur elotûrant l'aître se trouvent trois maisons : au plus près celle d'un des charpentiers Grenette, à proximité vers l'Ouest celle dont la propriété est attribuée en 1830 au curé d'Ornes, Pierre Lemaigre (lequel est également chargé de Bezonvaux), et dont l'emplacement encore partiellement délimité par des restes de murs est actuellement visible, enfin celle du distillateur Joseph, Noël, Victor Cheneval, dont il subsiste les vestiges de la cave.

     

    Bezonvaux : La survie dans la mémoire

    Bezonvaux : intérieur de l'église au printemps 1916 : une partie du choeur et le côté droit de la nef.