• Une Création Carolingienne

    Bezonvaux trouve son origine dans le nom Bose, dérivé du germanique bôse (méchant). Cette étymologie conduit d'abord au souvenir d'un comte austrasien qui a vécu vers le milieu du Vie siècle : Gontrand Bose dit Boson. Celui-ci possède, entre autres, des territoires dans le Nord-Meusien, il est le conseiller du souverain franc régnant sur la Bourgogne : Gontran. Par ailleurs, il est l'ami d'Agericus, évêque de Verdun, connu sous le nom de saint Airy. Avec trois complices, Gontrand Bose trahit le roi Gontran et, en dépit de l'intercession de saint Airy, il est mis à mort.
    Trois cents ans plus tard apparaît la famille des Bosonides, une lignée issue des Bosons. A celle-ci appartient la reine Richilde décédée en 910 à Metz, seconde femme d'un petit-fils de Charlemagne, Charles le Chauve (823-877). Elle est la sœur de Richard le Justicier (mort en 921), dont un fils, Raoul (mort en 936), est duc de Bourgogne et roi de France (923-936) et un autre, Boson VII (mort en 935), est comte de Haute-Bourgogne et aussi abbé laïc de Moyenmoutier ainsi que de Remiremont. Ce dernier, allié tantôt au roi de France, tantôt à celui de Germanie, revendique des terres situées en Lôtharingie, dont il a hérité de sa tante. Il a aussi des griefs contre Dadon, l'évêque de Verdun : il le rend responsable de la bataille perdue le 13 août 900 sur la Meuse, face à des vassaux coalisés contre lui et soutenus par des prélats français ainsi que de la mort de son allié, le roi germain Zwentibolt. En 917, après avoir installé des troupes sur l'ancien oppidum gallo-romain de Douaumont, il attaque et incendie partiellement Verdun et sa cathédrale, détruisant toutes les archives, y compris le manuscrit du traité de 843. A cette époque, il fait construire un « manoir » sur le site de Bezonvaux, peut-être sur les ruines de la « villa » gallo-romaine, ce qui lui permet de quitter l'oppidum sans s'en éloigner. De là viendrait le nom de Bezonvaux : Bosonis villa (la villa de Boson), devenu Bosonval par croisement avec Bosonis vallis (le val de Boson) puis Besonval et enfin Bezonvaux.